Motivation à l’école: 8 manières pour la favoriser
- Par
- Élisabeth Boily, orthopédagogue
Devant un enfant qui a peu d’intérêt pour ses travaux scolaires, pas toujours facile de s’improviser parent motivateur. Voici huit manières qui vous aideront à favoriser la motivation scolaire de votre enfant.
La recherche a démontré de façon solide les liens qui s’établissent entre l’environnement familial et la réussite scolaire. Mais qu’en est-il de la motivation? Est-ce que les parents peuvent influencer la motivation scolaire de leur enfant? Voici un tour d’horizon de ce que la recherche a pu recueillir sur cette question.
Avoir des attentes élevées
Un élément qui semble se dégager des études est lié aux attentes que les parents ont à l’égard de leurs enfants. En effet, il a été démontré que les parents favorisent la motivation de leur enfant s’ils ont des attentes et des exigences scolaires élevées envers lui (Viau, 2009). Il est important de préciser que ces attentes doivent aussi être réalistes, c’est-à-dire qu’elles doivent être adaptées aux capacités de l’enfant.
Croire en les capacités de l’enfant
Dans le même ordre d’idées, les parents influencent positivement la motivation de leur enfant lorsqu’ils ont une grande confiance en ses capacités à réussir (Viau, 2009). Comme il a été mentionné dans les articles précédents, la motivation s’appuie entre autres sur les perceptions que l’enfant a de sa propre compétence. Si les parents ont une perception positive de la compétence de l’enfant, ce dernier aura plus de chances de développer à son tour une perception positive. À cet égard, il a été démontré que les parents exercent une influence prépondérante sur les perceptions de leur enfant. Des recherches indiquent que les enfants de la première année du primaire se fient davantage au jugement de leurs parents qu’à leur réussite en classe pour juger de leur compétence.
Offrir un environnement stimulant la curiosité de l’enfant
D’autres études ont révélé que les parents qui offrent un environnement stimulant la curiosité de leur enfant les aident à se construire un sentiment de compétence à apprendre (Viau, 2009). Ces parents font la promotion de la lecture à la maison et discutent avec eux de ce qu’ils ont lu pour encourager l’enfant à aimer apprendre (CEP, 2012). Ils appliquent ce que l’enfant a appris à l’école à la maison dans diverses activités. Ils encouragent également les activités extrascolaires qui permettent à leur enfant de développer leur créativité et leurs talents (CEP, 2012). Enfin, ils incitent le plus possible leur enfant à résoudre des problèmes, à explorer et à expérimenter en toute sécurité. Cet environnement stimulant à la maison aide l’enfant à développer un sentiment de compétence et de contrôle, ainsi que des attitudes positives à propos de l’apprentissage, et cela est ressorti dans de nombreuses études (CEP, 2012).
Adopter des attitudes positives
Une étude menée en Israël parue sur le site du RIRE dévoile que l’attitude des parents est aussi importante que celle des enfants dans la motivation de ces derniers lorsque vient le temps de faire les devoirs à la maison. Plus les parents adoptent une attitude positive et soutiennent leur enfant, meilleure est l’attitude de l’enfant. Les parents doivent donc se questionner sur leur propre désir d’accompagner leur enfant dans ses devoirs avant de s’attaquer à la motivation de l’enfant.
Établir une relation positive
La relation parent-enfant est aussi déterminante. Une étude québécoise (Nadeau, Sénécal et Guay, 2003) confirme que plus la relation parent-enfant est de qualité, moins l’enfant a tendance à procrastiner, c’est-à-dire à remettre la tâche à faire à plus tard. Ce résultat va dans le même sens que d’autres études citées par Viau (2009), qui ont aussi révélé qu’un climat aidant et chaleureux favorise la motivation. Les propos des chercheurs de l’Université d’Israël vont aussi dans ce sens : « Un enfant qui se sent aimé et valorisé indépendamment de son succès scolaire aura un rapport beaucoup plus sain avec ses responsabilités d’élève.»
Valoriser l’autonomie
La recherche démontre aussi que lorsque les parents encouragent l’autonomie de leur enfant, celui-ci a davantage tendance à être motivé et à s’engager à l’école (CEP, 2012). Il développerait même une meilleure habileté à s’autoréguler (exercer un contrôle sur son apprentissage et ses comportements). À l’opposé, des parents contrôlants qui laissent peu de place aux initiatives et à l’autonomie de l’enfant auraient une influence négative sur sa motivation.
Encourager l’effort
Certaines actions des parents peuvent aussi nuire à la motivation, notamment le fait de valoriser l’intelligence plutôt que l’effort (CEP, 2012). Un enfant qui sent que sa réussite est seulement attribuable à son intelligence et non à ses efforts pourrait en venir à vouloir éviter les défis et les échecs pour protéger son estime de soi. Le psychoéducateur et orthopédagogue Germain Duclos précise d’ailleurs que, à partir de l’âge de 7 ans, l’apprentissage de l’effort devient très important : « Si on n’encourage pas l’enfant à terminer ce qu’il entreprend, même quand c’est difficile, il est fort probable qu’on ne pourra pas le faire durant l’adolescence. »
Voir l’échec comme une occasion d’apprendre
La manière dont le parent réagit face à l’échec de son enfant a aussi une incidence sur la motivation. Une chercheuse de l’Université de Standford s’est intéressée à cette question. Elle affirme que, lorsque les enfants voient leurs habiletés comme quelque chose qu’ils peuvent améliorer au fil du temps, ils gèrent les obstacles de manière plus constructive. Pour aider l’enfant, la chercheuse fait la suggestion suivante aux parents : « Lorsque votre enfant a du mal à faire quelque chose, au lieu de mettre l’accent sur ses habiletés, concentrez-vous sur ce qu’il peut apprendre de cet obstacle, tel un tremplin. »
À retenir
- Avoir des attentes élevées et croire en les capacités de son enfant favorisent sa motivation.
- En encourageant leur enfant à apprendre, les parents l’encouragent à aimer apprendre.
- Une attitude positive envers les devoirs et une bonne relation parent-enfant feront en sorte que l’enfant se sent valorisé et augmenteront sa motivation.
- Un enfant autonome est en mesure d’exercer un contrôle sur son apprentissage et ses comportements.
- L’apprentissage de l’effort est essentiel pour que l’enfant persévère lorsqu’il vit des difficultés.
- Lorsque l’enfant a du mal à faire quelque chose, il faut mettre l’accent sur le potentiel d’apprentissage de cet obstacle.
Références
- CENTER ON EDUCATION POLICY (2012). What Roles Do Parent Involvement, Family Background, and Culture Play in Student Motivation?, Washington.
- DUCLOS, G. (2010). La motivation à l’école, un passeport pour l’avenir, Montréal, Éditions du CHU Sainte-Justine.
- VIAU, R. (2009). La motivation à apprendre en milieu scolaire, Saint-Laurent, Éditions du renouveau pédagogique inc.
— Dernière mise à jour: 29 mai 2017