À toi, mon garçon déjà gradué du préscolaire
- Par
- Josie-Ann Belle-Isle, Maman
Déjà 10 mois que tu as commencé la grande école. Il y a dix mois, je pleurais comme une enfant après que tu sois monté comme un champion dans l’autobus. J’angoissais comme une furie que « ça aille bien ».
Il y a eu des hauts et des bas. Surtout les premiers mois. Tes crises de panique au retour du dîner à la maison m’ont fait faire nombre de nuits blanches. Les difficultés de communications avec tes amis ont rendu tes journées si difficiles et angoissantes. La panique totale dans tes yeux et mon cœur qui voulait mourir quand tu me disais « Maman, les mots se mélangent dans ma bouche et je peux pas parler ».
Tu as été capable de gérer ça comme je ne pensais pas que tu serais capable. Je ne pense pas que si j’avais eu tes défis, mon lapin, j’aurais pu y faire face avec autant de résilience. Tu es beaucoup plus fort que moi, et j’en suis immensément fière.
Tu as été capable de prendre ta place. Ta plus grande force, mon amour, est clairement ta confiance en tes capacités. Et je pense que c’est aussi ma plus grande force. Ça me sidère chaque jour à quel point tu es fort. Tu n’as jamais eu peur de parler devant les autres. Tu es le premier à lever la main pour faire une présentation orale ou « relire » l’histoire déjà lue par ton enseignante. Tu prends ta place, et tu m’impressionnes chaque jour.
Tu as fait ton cercle d’amis. Tu as été invité à plusieurs anniversaires d’amis, malgré tes différences. Ta première carte d’invitation m’a rendue aussi euphorique que toi, je pense. La joie dans tes yeux… Je m’en souviendrai toute ma vie.
Tu t’es fait beaucoup d’amis. Lorsque je vais te reconduire, après le dîner, je reste toujours, un peu cachée par les arbres, à te regarder. Tu pars en courant, comme une balle, rejoindre tes amis qui accourent en te voyant arriver. Tes aptitudes sociales m’impressionnent chaque jour. Au mois de février, tu m’as même demandé de rester pour diner deux jours par semaine à l’école avec tes amis. Je n’aurais jamais cru cela possible en septembre.
Mais je pense que ce qui m’a rendue le plus fière est lorsque ton enseignante m’a dit que tu avais une sensibilité particulière à choisir les amis qui ne l’étaient pas souvent lorsque c’était ton tour d’être « l’ami du jour ».
Tu es capable de sentir quel ami est mis de côté, et tu as assez de sensibilité pour ne pas vouloir que ça se reproduire. Si tu savais à quel point je suis fière de toi, mon fils.
Tu termines ton année dans la moyenne scolaire. Oui, tu as manqué 30 avant-midis et 30 après-midis pour des rencontres avec ton ergothérapeute ou ton orthophoniste. Quand je vois les absences, sur tes bulletins, j’ai l’impression d’être une mauvaise mère. Puis, je vois tes résultats, et je me dis que je ne suis pas si mauvaise que ça. Toi et tes sœurs êtes mon travail à temps plein. Et même si ce travail est si demandant que, certains jours, je prendrais bien une retraite anticipée, vous êtes le plus bel accomplissement que j’aurais pu espérer.